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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 02:32
S’enivrer au milieu des fleurs (Tsoui-min-tong)

Une année, encore une année dont le printemps s’écoule ;

En cent années à peine se voit-il un homme de cent ans.

Combien de fois nous sera-t-il donné, comme aujourd’hui, de nous enivrer au milieu des fleurs ?

Ce vin coûterait son pesant d’or qu’il n’en faudrait pas regretter le prix.

Un coté Manhattan , New Yorkais ce Nankin , non ?

 

Pub Viagra ou Jinseng ?

 

Publicité pour le dysneyland de Honk-Gong

De charmantes joueuses de Mah-Jong prés du Fuzi Miao 

 Moi-même ( se la jouant Bob Morane) , mouais bof...

 

 

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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 01:32
Le poète expose ses sentiments (Oey-tching)

Puisqu’on se dispute encore l’Empire,

Je jette les pinceaux pour ne songer qu’aux chars de guerre.

Si bien des plans sont déçus ; si bien des espérances sont trompées,

Mon énergie du moins reste debout.

Un bâton pour gravir, un fouet pour galoper, et je me mets en route,

Et stimulant mon cheval, je vais m’offrir au Fils du Ciel.

Je veux qu’il me donne une corde pour garrotter le chef des rebelles ;

Je veux que mes armes victorieuses brisent l’audace de nos ennemis.

Par des chemins sinueux j’arrive à des sommets élevés ;

Je me montre et je disparais ; je m’avance vers les plaines unies.

Sur de vieux arbres rabougris, chante l’oiseau glacé des frimas ;

Dans la montagne déserte, j’entends, la nuit, le cri des singes.

Après que mon âme s’est émue au milieu de précipices sans fond,

Mes yeux, à leur tour, sont attristés par la perspective de chemins sans borne ;

D’autres courages faibliraient à l’épreuve de si rudes fatigues,

Mais non celui de l’homme de guerre, qui porte dans son cœur une ferme volonté.

                                             

                                               

                                               

                                                

                                                 Des bars a gogo en veux tu , en voilà...

                                                 

                                                  

                                                    

                                                       

                                                       

                                                       Un grand plaisir , la traversée de la ville en taxi.

                                                 

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21 septembre 2006 4 21 /09 /septembre /2006 14:27
Le poète descend du mont Tchong-nân
et passe la nuit à boire avec un ami (Li Bai )

Le soir étant venu, je descends de la montagne aux teintes bleuâtres ;

La lune de la montagne semble suivre et accompagner le promeneur,

Et s’il se retourne pour voir la distance qu’il a parcourue,

Son regard se perd dans les vapeurs de la nuit.

 

Nous arrivons en nous tenant par la main devant une rustique demeure,

Un jeune garçon nous ouvre la barrière formée de rameaux entrelacés ;

Nous passons par un étroit sentier dont les bambous touffus rendent l’entrée mystérieuse,

Et les grandes herbes verdoyantes frôlent gaiement la soie de nos vêtements.

 

Ma joie éclate de nous trouver ensemble dans cette retraite charmante,

Nous nous versons l’un à l’autre un vin d’une saveur exquise ;

Je chante, je chante la chanson du vent qui souffle à travers les pins,

Et ma verve ne s’épuise qu’à l’heure où s’efface la voie lactée.

 

J’ai perdu ma raison et cela excite encore votre gaieté, mon prince ;

Nous oublions tous deux, avec délices, les préoccupations de la vie réelle.

1. Montagne renommée pour ses sites pittoresques, à peu de distance et au sud-ouest de Si-ngnan-fou (autrefois Tchang-ngan), sur les bords du lac Meï-peï.

Voir le texte chinois et la traduction anglaise de Bynner : Tangshi 5.

                                                     On se découvre...

                                            

                                             autour de merveilleux raviolis faits maisons...

                                         fabriqués et faits mains par de merveilleuses petites fées chinoises... 

    

               tout en buvant modérement,  mais avec satisfaction une bonne -pidjo- (bière en chinois ,la Tsing  Tao ou,  mieux encore, la Suntory , bière japonaise de qualité que j'appréciai beaucoup , huuuum . Doucement quand même...J'ai mon vélo garé en double file et je ne connais pas trés bien le chemin encore pour rentrer. Et puis entre boire et enseigner , il faut choisir. )                                         

  

                                              Un sourire au caméraman , tout le reste se passe de commentaire...                                      

                                                

                                                

                                                 

                                                 

                                                        

                                                           

                                                                

                                                                

Que dire de cette petite maison située au septième étage (le septième ciel ?) d'un immeuble nankinois , là où toute l'équipe des nouveaux professeurs se découvraient les uns les autres pour se préparer à affronter une année de durs mais réjouissants labeurs avec un public d'élèves chinois réjouissants et studieux mais exigeants. Bises à tous , Méla , Camille ,Sélim , Julie , Florence , Patrice , Fabrice, Florence , les deux Grégoire, Guillaume , Claire , Patrice , Léna et les fabuleuses "bricol's girls" de l'Alliance : Fanny , Violette , Mélody , Xuningshu , et l'incomparable maître conseiller pédagogique , Christophe Dreyer.   

 

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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 15:25
Le brave (Li Bai )

 

Le brave de Tchao attache son casque avec une corde grossière ;

Mais son sabre, du pays de Ou, est poli comme la glace et brillant comme la neige ;

Une selle brodée d’argent étincelle sur son cheval blanc,

Et quand il passe, rapide comme le vent, on dirait une étoile qui file.

A dix pas il a déjà tué son homme ;

Cent lieues ne sauraient l’arrêter.

Après l’action, il secoue ses vêtements et le voilà reparti.

Quant à son nom, quant à ses traces, il en fait toujours un secret.

S’il a du loisir, il s’en va boire chez Sin-ling2 ;

Il détache son sabre et le met en travers sur ses genoux.

Le prince ne dédaignera ni de partager le repas de Tchu-haï 3,

Ni de remplir une tasse pour l’offrir à Heou-hing3.

Trois tasses bues pour une chose convenue, c’est un engagement irrévocable ;

Les cinq montagnes sacrées4 pèseraient moins que sa parole.

Quand ses oreilles s’échauffent, quand le vin commence à troubler sa vue,

Rien ne semble impossible à son humeur impétueuse ; il embrasserait un arc-en-ciel.

Un marteau lui suffit pour sauver un royaume5,

Le seul bruit de son nom inspire autant d’effroi que le tonnerre ;

Et, depuis mille automnes, deux de ces hommes forts6

Vivent toujours avec éclat dans la mémoire des habitants de Ta-leang7.

Les os d’un brave, quand il meurt, ont donc au moins le parfum de la renommée ;

N’est-ce point pour faire rougir tout homme d’élite qui ne s’adonne qu’à l’étude !

Qui pourrait acquérir un tel nom, la tête inclinée devant sa fenêtre,

En y blanchissant sur les livres comme l’auteur du Taï yun king8 ?

1. J’ai traduit les caractères Hiè-kè, littéralement intrépide voyageur, par le mot brave, faute d’une expression plus juste que je ne trouve pas en français. Le Hiè-kè tient à la fois du bravo et du condottiere, du chevalier errant et du chef de bandits. C’est un des types curieux de la Chine ancienne, dont on trouve de vigoureuses peintures dans la traduction que M. Pavie a donnée d’une grande partie du San-koué-tchi. On verra, par les notes ci-après et par la pièce suivante, qu’il peut être opulent ou misérable, enfant du peuple ou fils de roi.

2. Le prince de Sin-ling était le frère cadet d’un roi de Oey, qui vivait au me siècle de l’ère chrétienne. Il faisait grand cas des braves, et son histoire, rapportée par un commentateur des poésies de Li-taï-pé, nous fournira des éléments précieux pour apprécier ce que les Chinois entendaient par ce mot.

Un vieillard de grand mérite et de grand talent, nommé Heou-hing, était devenu concierge de l’une des portes de la ville, où il se faisait oublier (notons en passant que ces hommes d’élite qui se cachent pour ne pas être employés, préférant un obscur gagne-pain aux tracas et aux incertitudes de la vie publique, sont encore un des types curieux et très fréquents de la société chinoise). Heou-hing se cachait donc ; Sin-ling en fut informé et lui fit des offres considérables, mais le vieillard ne voulut rien écouter ; alors le prince, qui tenait du moins à l’avoir à sa table, alla le chercher lui-même et le mit à la place d’honneur, au grand étonnement des autres convives. Puis il lui demanda s’il connaissait quelque sage, quelqu’un de ces hommes sur lesquels on pouvait compter : « J’en connais un, dit Heou-hing ; c’est mon voisin, le boucher Tchu-haï. » Et le prince, quelques jours après, ne manqua pas d’aller lui-même à la demeure de cet homme d’élite. Ne l’ayant point rencontré, il y retourna deux fois, mais sans plus de succès ; Tchu-haï ne lui rendit pas même sa visite. Nous verrons plus loin comment il s’en excusa.

La Chine était alors divisée en plusieurs royaumes qui cherchaient mutuellement à s’absorber, et celui de Tsin, plus envahissant que tous les autres, était sur le point de conquérir celui de Tchao. Le roi de Tchao implora l’assistance du roi de Oey, qui envoya tout d’abord cent mille hommes à son secours ; mais, se laissant bientôt intimider par les menaces du conquérant, il donna l’ordre à son général de garder la défensive, et de ne point se porter en avant. En vain le prince de Sin-ling représentait-il à son frère combien il était dangereux et impolitique de laisser grandir la puissance de Tsin ; le roi de Oey persistait dans ce parti de l’inaction. « Que faire ? demande Sin-ling à son vieux conseiller. --- Il faut, dit Heou-hing, dérober le sceau du roi, fabriquer un ordre qui vous donne le commandement de l’armée, et partir sur-le-champ pour diriger vous-même le mouvement. --- Mais comment dérober le sceau qui est toujours aux côtés de mon frère ? --- Rien de plus simple ; le roi a pour favori un jeune homme qui n’a pu venger encore la mort de son père ; nous allons envoyer un brave chercher la tête du meurtrier, et le fils reconnaissant ne pourra refuser le service qu’on lui demande. » Les choses se passent exactement comme on l’avait calculé, et voilà déjà, grâce au secours d’un brave, le prince de Sin-ling en possession d’un premier moyen d’action. « Mais, objecte encore le prince, si le général, se méfiant de quelque chose, allait refuser de m’obéir ? --- En ce cas, réplique Heou-hing, ce serait le cas de faire usage de mon voisin Tchu-haï ; je vais vous le chercher à l’instant. » Arrive Tchu-haï, le sourire à la bouche : « Prince, dit-il, vous êtes venu jadis pour me voir, et n’étant point un homme à faire des cérémonies, j’ai jugé inopportun de vous rendre votre visite ; aujourd’hui qu’il est question d’agir, je suis à vous, et me voici. --- Partez donc maintenant, dit Heou-hing ; tout est bien combiné ; l’entreprise ne peut manquer de réussir. »

En effet, tout se passe à merveille. Le prince de Sin-ling montre au général le sceau de son frère ; le général hésite, comme on le prévoyait, il parle d’expédier d’abord un courrier ; mais Tchu-haï accompagne le prince ; c’est un homme très fort et, nous le savons, très déterminé ; il tire de sa manche un marteau du poids de quarante livres, et il assomme le général d’un seul coup. « Ce général était un rebelle, dit alors le prince aux officiers qui accourent en tumulte ; il refusait d’obéir aux ordres du roi. » Et prenant lui-même le commandement de l’armée, il remporte une victoire complète sur l’ennemi commun.

3. Voir la note précédente.

4. Voir la note 6 de la pièce suivante.

5. Voir la note 2 ci-dessus.

6. Sin-ling et Tchu-haï.

7. L’ancienne capitale du royaume de Oey.

8. Le Taï yun king est un ouvrage d’érudition dont l’auteur, Yang-hiong, était célèbre par son opiniâtreté au travail. Il avait les cheveux blancs qu’il étudiait encore tout le jour devant sa fenêtre, derrière un rideau tiré. Beaucoup de gens n’avaient jamais vu sa figure. Li-taï-pé, qui le prend pour type du lettré studieux, dirige souvent contre lui des allusions moqueuses, et notamment à la fin de la pièce : A cheval ! à cheval et en chasse ! que je donne plus loin

 Un type bizarre en face de l'école qui fume des trucs un peu strange j'ai l'impression.

                           La chine à vélo, c'est quelque chose quand même...  Surtout aux heures de pointe.  Avant/Aprés.          

                                                        

Moi sur mon fier destrier...Une photo pour évacuer le stress et le trac avant la série de cours à donner.

                           Le ferrailleur juste en bas de chez moi....

 

En face de chez moi toujours, une petite rue sympa...

 

Mon cybercafé , mon QG , ma cantine privée , presque ma seconde maison à Nankin à coté de chez moi.

Une serveuse avec qui j'aimai bien discuter.

La patronne du cybercafé, trés sympa aussi. Elle m'avait gardé une place rien que pour moi à la fin de l'année.

 Cette femme, je lui dois tout, elle m'a servi des tas de bonnes choses à manger ,elle m'a pratiquement nourri toute l'année . Des plats entre saveurs chinoises et occidentales trés bons et savoureux. Longue vie à elle ! 

                              

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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 11:57

 

A cheval ! à cheval et en chasse ! (Li Bai)

L’homme des frontières

En toute sa vie n’ouvre pas même un livre ;

Mais il sait courir à la chasse ; il est adroit, fort et hardi.

A l’automne son cheval est gras, l’herbe de ses prairies lui convient à merveille ;

Quand il galope il n’a plus d’ombre.

Quel air superbe et dédaigneux !

Son fouet sonore frappe la neige, ou résonne dans l’étui doré.

Animé par un vin généreux, il appelle son faucon et sort au loin dans la campagne.

Son arc, arrondi sous un effort puissant, ne se détend jamais dans le vide ;

Deux oiseaux tombent souvent ensemble, abattus d’un seul coup par la flèche sifflante.

Les gens, au bord de la mer, se rangent tous pour lui faire place,

Car sa vaillance et son humeur guerrière sont bien connues dans le Kobi1.

Combien nos lettrés diffèrent de ces promeneurs intrépides !

Eux qui blanchissent sur les livres, derrière un rideau tiré ;

Et, en vérité, pour quoi faire ?

1. Le Kobi, Gobi, ou Chamo est cette immense steppe de l’Asie centrale qui s’étend dans la Mongolie, au nord du Tibet et de la Chine, sur une longueur de 3 300 kilomètres et sur une largeur de plus de 700. La végétation, pour y être très pauvre, n’y manque pas absolument ; les marais y sont nombreux. Des hordes tartares la parcourent encore aujourd’hui.

 En face de chez moi , sur Xi Qiao, dans un bar branché pour "djeunes" où je venais aprés les cours pour souffler un peu en dégustant une pidjo ou un bon shan , la charmante serveuse me faisait souvent des farces ou des tours de magies un peu bizarres et faisait semblant d'être un peu toc-toc (elle m'appelait toujours "Francesco", "Francesco" , elle était persuadé que j'étais italien je crois). Un jour, elle me montra ce rat en plastique, dont je me suis reservi par la suite pour faire peur moi-même à mes élèves. 

 

 

 

 

A cheval , a cheval , en vélo... 

 

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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 00:52
Pensée dans une nuit tranquille (Li Bai )

Devant mon lit, la lune jette une clarté très vive ;

Je doute un moment si ce n’est point la gelée blanche qui brille sur le sol.

Je lève la tête, je contemple la lune brillante ;

Je baisse la tête et je pense à mon pays.

                                                                           

                                                                          

 

 

Nankin by night avec un côté Lost in Translation. No comment. Magnifique.

 

 

 

 1. Cette petite pièce appartient au genre que les Chinois nomment vers coupés, c’est-à-dire où, sans préambule, l’on entre tout droit dans le sujet. Peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt de voir comment l’analyse un commentateur chinois :

« Li-taï-pé, dit-il, trouve moyen d’être ici tout à la fois d’une concision, d’une clarté et d’un naturel extrêmes, et c’est précisément parce qu’il est naturel, qu’il fait toujours entendre infiniment plus qu’il ne dit. La lune jette une clarté brillante devant son lit ; il doute un moment si ce n’est point de la gelée blanche ; nous jugeons, sans qu’il nous le dise, qu’il dormait, qu’il s’est éveillé et qu’il est d’abord dans ce premier instant du réveil où les idées sont confuses. Il pense aussitôt à la gelée blanche, c’est-à-dire au point du jour, à l’heure où l’on se met en route. N’est-ce pas la première pensée d’un voyageur qui se réveille ?

« Il a levé la tête ; il aperçoit la lune, il la contemple ; puis il baisse la tête et pense à son pays. C’était bien un voyageur ou un exilé. Ce dernier mot ne laisse plus de doute. En voyant cette brillante lumière, il a songé naturellement qu’elle éclairait aussi des lieux qui lui sont chers, il regrette avec amertume de passer une nuit si belle loin de chez lui.

« Le poète nous a fait suivre jusqu’ici la marche de ses pensées par une route si droite que nous n’avons pu nous en écarter. En terminant par ces seuls mots : Je pense à mon pays, il laisse chacun imaginer les pensées tristes qui l’assailleraient lui-même s’il était absent, et après avoir lu sa pièce, chacun se prend à rêver. »

 

                                                                     

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                       

                                                                               

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19 septembre 2006 2 19 /09 /septembre /2006 00:30
Chant du départ ( Yang-khiong )

Les feux de guerre ont illuminé la capitale de l’ouest 1,

Il n’est personne aujourd’hui dont le fond du cœur soit tranquille ;

La tablette d’ivoire2 a fait ses adieux à la porte du phénix3,

Des cavaliers bardés de fer entourent la ville impériale.

                                               

                                                  

                                                                                                                                                        

La neige alourdit de ses flocons les étendards glacés ;

La voix furieuse du vent se mêle au bruit des tambours.

Voici donc revenu ce temps, où le chef de cent soldats

Est tenu en plus haute estime qu’un lettré de science et de talent !

 

Camille, un compagnon de voyage sur le départ , dessinateur à ses heures , embrasse la charmante Mo-Ly, professeur à l'Alliance sous le regard amusé du brillant Tho.

1. Tchang-ngan. Quand l’Empire était menacé sur un point, on allumait des feux de distance en distance, comme un moyen rapide d’appeler des secours.

2. Une tablette d’ivoire ou de bambou, appelée ya, se remettait au général qui emmenait les troupes expéditionnaires. (Voir n. l, p. 167.)

3. La grande porte du palais, par laquelle sortait le général en chef, après avoir pris congé de l’empereur.

 

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18 septembre 2006 1 18 /09 /septembre /2006 18:30
Un jour de printemps,
le poète exprime ses sentiments au sortir de l’ivresse (LI BAI)

 

 Si la vie est comme un grand songe,

A quoi bon tourmenter son existence !

Pour moi je m’enivre tout le jour,

Et quand je viens à chanceler, je m’endors au pied des premières colonnes1.

                                                                  

Un oiseau chante aux milieux des fleurs,

Je lui demande à quelle époque de l’année nous sommes.

Il me répond : A l’époque où le souffle du printemps fait chanter l’oiseau.

                                                         

 Je me sens ému et prêt à soupirer,

Mais je me verse encore à boire ;

Je chante à haute voix jusqu’à ce que la lune brille,

Et à l’heure où finissent mes chants, j’ai de nouveau perdu le sentiment de ce qui m’entoure.

                                                                         

 

 

 

 

 

    1. Les maisons chinoises ont presque toutes, à leur entrée, une sorte de vestibule abrité, mais non fermé, qui ressemble assez aux galeries extérieures des chalets suisses. Le pied des premières colonnes, c’est donc à peu près le seuil de la porte.

 

Ces photos sont tirées d'un restaurant où j'allais régulièrement à Nankin me restaurer aprés les cours. Comment s'appelait-il , je ne sais plus déjà. D'aucuns trouvaient que c'était un peu "le restau pour touriste-bobo-en-mal-d'exotisme " (moi qui déteste l'exotisme d'épinal j'étais servi !) mais j'y ai trouvé ma foi un charme particulier , c'était un peu comme vivre la Chine rêvée de mon enfance loin des fanfaronnades arrogantes et de la vulgarité flashy -high-tech d'autres restaurants plus occidentalisés du centre ville beaucoup plus superficiels à mes yeux. C'était peut-être une authenticité de façade mais que j'aimai goûter. J'avais l'impression d'être dans ces auberges que l'on voit parfois dans certains vieux films asiatiques ou dans le "Pavillon Bleu" dans Kill Bill de Quentin Tarantino ou l'héroine ("Black Mamba" incarnée par la splendide Uma Thurman) armée d'un seul sabre (le Hatori Hanzo)  s'en va zigouiller plus de 40 gars à elle toute seule . Je n'y ai malheureusement jamais croisé cette belle créature et je le regrette vivement , cependant j'y ai croisé des gens tout aussi étonnants.       

 

 

 

En effet , j'y ai souvent fait des rencontres étonnantes et je me souviens de discussions réjouissantes autour d'une bonne -pidjo- (bière) avec un avocat et sa jeune soeur , nous parlions de tout et de rien, mais ils étaient ravi d'avoir pu parler avec un jeune français ce soir là , et surtout , d'en savoir un peu plus sur la France. L'avocat était presque ivre (au bout de quatre heures de discussions) et commençait à dire n'importe quoi , mais il avait gardé son sens de l'hospitalité (ils étaient prêt à m'héberger ) qualité que j'ai souvent rencontrés chez les chinois.

 

 

           

 

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18 septembre 2006 1 18 /09 /septembre /2006 12:05

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Juste quelques photos en vrac. Mes élèves de la classe Nanshida (adorables), Lise, ma prof de chinois, mes collègues dans un resto coréen, l'Alliance Française, ma chambre, Confucius....

 

 

 

 

 

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16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 20:35
Le retour des beaux jours  (Thou-fou)

Dans cet immense palais, dont les pavillons percent l’azur du ciel,

Dont les colonnes étincelantes sont entourées de dragons d'or,

Derrière les stores qui se soulèvent, de belles jeunes filles, fêtant le beau soleil,

Font parler sous leurs mains délicates l’harmonie des cordes et des pierres sonores2.

 

 

L’air qu’elles jouent, le souffle du printemps le porte aux oreilles du prince,

Cet air, c’est celui de la chanson Hâtons-nous de jouir 3.

On sort, on s’embarque sur le grand lac, pour aller visiter ses îles verdoyantes4 ;

L’eau monte et jaillit à la proue des barques rapides, couvertes de tentes aux brillantes couleurs.

Trois mille jeunes filles, d’une beauté parfaite, offrent le tribut de leurs jeux et de leurs rires5,

Elles frappent des cloches ; elles battent le tambour ;

Elles font un bruit à croire que le palais s’écroule.

Le peuple aussi se réjouit au-dehors ; il danse, il chante l’hymne de la paix.

 

       

Le maître contemple son ouvrage :

Le calme et le bonheur de tous6 

 

Les trente-six empereurs immortels viennent au-devant de lui pour l’inviter à les rejoindre7.

Ils voltigent çà et là dans l'air, en abaissant leurs chars de nuées.

Mais l’empereur ne nous abandonne pas,

Il ne quitte point son heureuse capitale8.

Voudrait-il, comme Hoang-ti,

Partir sans nous pour les demeures célestes9 !

Moi, son humble sujet, je lui crie : Vivez aussi longtemps que le (mont) Nan-chan !

Et vive à jamais la renommée de votre grand nom !

Partir sans nous pour les demeures célestes9 !

Moi, son humble sujet, je lui crie : Vivez aussi longtemps que le (mont) Nan-chan !

Et vive à jamais la renommée de votre grand nom !

                                                                          

 

                                                             

 (J'espère que vous avez bien noté le contraste entre la beauté des  vers et la tristesse des illustrations , c'est fait pour ! Hi hi hi ! )

      

             

1. Cette pièce fut composée par Li-taï-pé durant la première période du règne de l’empereur Ming-hoang-ti, appelé aussi Hiouan-tsoung. Ce règne, si paisible au début, fut traversé plus tard par de terribles événements dont les poésies de Thou-fou nous offriront plus loin la peinture.

2. Indépendamment des instruments à cordes et à vent, les Chinois font usage, depuis l’Antiquité, d’instruments de musique composés de pierres sonores de dimensions graduées. Elles sont suspendues et rendent, quand on les frappe, un son ayant de l’analogie avec celui de l’harmonica, mais plus fort et plus nourri, surtout dans les notes basses.

3. Cette chanson fut composée à l’époque des trois royaumes, c’est-à-dire au IIIe siècle de notre ère, par un frère du roi de Oey. Elle est tout en l’honneur de la maxime célèbre fruere presenti. Le nom sous lequel on la désigne dans le texte chinois ne pouvant mettre sur la voie des idées qu’elle éveille, j'ai cru devoir le modifier pour l’intelligence du sens général.

4. Le texte dit littéralement : visiter Pong et Yng. Pong et Yng étaient les noms de deux îles situées au milieu du lac de la résidence impériale, noms qu’on leur avait donnés comme étant ceux de deux montagnes célèbres pour leurs sites pittoresques et leur belle végétation.

5. On s'étonnera peut-être, au premier abord, de ces trois mille jeunes filles des appartements intérieurs. On aurait tort cependant de voir là une amplification poétique, et plusieurs empereurs chinois poussèrent ce faste bien plus loin. On lit par exemple dans le Sse-ki que le fondateur de la dynastie des Thsin ayant vaincu le roi de Ou, et s’étant emparé de son palais, y choisit cinq mille femmes qu’il envoya dans sa propre résidence de Tchang-ngan.

6. Littéralement : (l’empereur se dit) moi demeurant dans l’inaction, les hommes sont dans le repos --- ngo vou goeï, jin tseu ting ---, ces expressions se rattachent à la doctrine de Lao-tseu, qui place la vertu dans l’inaction et le bonheur dans le repos. L’empereur, demeurant dans l’inaction, ne fait naturellement aucune expédition lointaine, et le peuple jouit d’un repos qui est pour lui le bonheur. Il m’a semblé, pour rendre ici la pensée, devoir m’écarter un peu du sens littéral qui pouvait présenter de l’obscurité.

7. Au temps de Li-taï-pé, la mythologie des Tao-sse admettait déjà que trente-six empereurs avaient trouvé le secret de l’immortalité.

8. Le texte dit : il ne quitte point Kao-king. Kao-king était l’ancien nom de Lo-yang, comme Lutèce le fut de Paris, et Byzance de Constantinople. En désignant ainsi, par un ancien nom, la capitale de l’Empire, le poète prépare l’allusion qui va suivre. De plus, dans les idées chinoises, qui prennent toujours l’Antiquité comme type de toute perfection, cette dénomination entraîne tacitement avec elle une nuance louangeuse que je crois pouvoir rendre en ajoutant le mot heureuse dans la traduction.

9. Hoang-ti est le premier souverain de la Chine dont le règne appartienne aux temps historiques. On trouve dans le Sse-ki (Annales de l’Empire) la légende de cet empereur qui cherchait la pierre philosophale deux mille six cents ans avant l’ère chrétienne, non comme une source inépuisable de richesses, mais comme un talisman pour obtenir l’immortalité. « Hoang-ti, dit la chronique chinoise, avait fait fondre sur le mont Kin-chan neuf trépieds de bronze, où il soumettait à l’action du feu quantité de sable rouge ; un jour ce sable rouge se convertit en or. Alors un dragon descendit du ciel, et l’empereur étant monté sur son dos avec les principaux officiers et plusieurs de ses favorites, le dragon reprit son essor vers les demeures célestes. »

Un commentateur ajoute : « Parmi les choses que l’on brûle comme offrande aux esprits, il faut compter en premier lieu le sable rouge (tan cha ; le cinabre, suivant les dictionnaires de de Guignes, de Medhurst et de Morrison). Il peut arriver que ce sable rouge se transforme en or très pur. En ce cas, avec cet or très pur, si l’on fabrique un vase pour boire et que l’on s’en serve, on obtient d’abord la longévité. Quand on a obtenu la longévité, on peut voir les immortels ; et quand on a vu des immortels, en sacrifiant à l’esprit de la terre, on obtient soi-même l’immortalité. Ce fut là précisément ce qui advint à Hoang-ti. »

Dans une autre pièce, intitulée le Vol du dragon, Li-taï-pé a décrit lui-même ce départ pour les demeures célestes du premier des empereurs immortels. Il raconte la transmutation du sable rouge en or, l’arrivée du dragon ; il peint la joie des femmes du palais « qui battent des mains en se voyant monter vers les nuages rouges, semblables à des fleurs que le vent emporte ». La légende parle aussi du désespoir des humbles serviteurs (siao tchîn, mot à mot : les petits officiers), qui ne peuvent accompagner leur souverain.

En employant pour se désigner lui-même, dans le vers suivant : Moi, votre humble sujet, etc., la même expression siao tchîn, dont se sert la légende, le poète termine ici par un trait d’autant plus délicat aux yeux de ses compatriotes que la flatterie de ce dernier rapprochement doit ressortir d’elle-même, dans l’esprit de tout lettré possédant bien ses auteurs.

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