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16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 18:46
La solitude   (Wei Yingwu)

 

Nobles ou de condition obscure, les hommes, quel que soit leur rang,

Ne franchissent le seuil de leur porte que pour être assaillis de mille tracas.

Celui-là seul qui dégage son cœur de toute influence extérieure,

Se complaît dans la solitude, et sait en apprécier le bienfait.

 

(Big brother est taoiste and he IS WATCHING YOU !!! Ca c'est pas de Wei Yingwu mais mais de moi ! Ah mais ... !)  

 

La pluie vient le matin et s’arrête le soir, sans que j’en aie connaissance,

Et la verdure naît au printemps sans attirer mon attention.

Sortie des ombres de la nuit, la montagne a déjà repris les teintes brillantes de l’aurore ;

Sans les petits oiseaux qui chantent autour de ma demeure, je ne m’en serais pas même aperçu.

 

                           ( Vera , les teintes brillantes de l'aurore pourquoi pas ? Bisous Véra ! Aya ! )

 

Parfois je m’entretiens, assis près d’un bonze tao-sse,

Parfois je chemine côte à côte avec un pauvre bûcheron.

C’est un instinct puissant qui m’attire ainsi vers les pauvres et les faibles,

Et non l’orgueilleuse pensée d’affecter le mépris des grandeurs.

                                                                           

 

 

                                                                 

                                                                                    

                                                                             

                                           

                 

Je n'ai cheminé ni prés d'un bucheron ni prés de pauvres et de faibles à Nankin , par contre j'ai  beaucoup discuté avec cet étrange bonze fou et philosophe (mais est-ce si incompatible ?) répondant au nom si étrange de Tho (mais pourquoi étrange aprés tout ? François c'est bizarre pour un chinois aussi quelque part...) . Discussions le plus souvent axées sur la philosophie, la littérature et la culture chinoise et occidentale (études comparatives , discussions endiablées sur , en vrac le Confucianisme, François Jullien, Lao-Tseu, Jean Paul Sartre , j'en passe et des meilleurs ou des pires parfois ....) mais aussi plus curieusement  sur les valeurs esthétiques et thérapeutiques de ces boissons médicinales et exotiques propre à  nos pays respectifs (qui donnent la migraine et font vomir certaines âmes sensibles peu habituées à ce genre de breuvage) presque universelles et que l'on appelle plus communément ..."alcools" comme le montre cette série de photos où ce cher ami goûte pour la première fois de sa vie à du ...Ricard !  (A consommer avec modération). Un grand moment de rencontre franco-chinoise.

1. Voici comment cette pièce est paraphrasée par un commentateur chinois :

« Le sujet de cette pièce est l’éloge de la solitude. Le poète établit d’abord que les hommes de tout rang et de toute condition sont généralement incapables de vivre dans l’isolement. Les grands, à la Cour, se tourmentent pour acquérir des honneurs et de la renommée ; les petits, au marché, se tourmentent pour acquérir des profits. Tous les hommes sont donc tourmentés d’une préoccupation quelconque, et par cela même ne sauraient demeurer enfermés chez eux. Tous sont influencés, entraînés par l’action des choses extérieures ; ils ne peuvent s’en dégager, et c’est pourquoi ils ne sauraient apprécier le bienfait de la solitude. Oey (l’auteur de la pièce) est un disciple du Tao. Comme, intérieurement, il n’a rien qui le préoccupe, à l’extérieur il n’est rien non plus qui attire son attention, et lui seul peut apprécier le bienfait de la solitude. Que la pluie vienne, alors qu’il est dans sa cabane, elle passe sans qu’il s’en soit même aperçu. Les plantes naissent au printemps, mais comment s’en apercevrait-il, lui qui oublie sa propre existence ? Il repose son cœur et ne s’intéresse à rien. »

 

 

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16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 14:52
Les huit immortels dans le vin (Thou-fou)

 Un trombinoscope (non exhaustif bien sur) des fortes personnalités de l'Alliance.  ( Pour des raisons d'intimité et de pudeur, je tairai leurs noms , mais qu'ils sachent néanmoins que j'ai d'autres photos bien plus compromettantes (hum hum) que celles ci , cachées sous mon lit dans une boite fermée à double tour et dont la clef est au fond d'un puit.

Ho-tchi-tchang, sur un cheval, semble ramer sur un bateau ;

Un jour que l’ivresse troublait sa vue, il tomba au fond d’un puits, et s’y endormit plongé dans l’eau.

 

 

C’est quand Yu-yang a vidé trois urnes, qu’il va faire sa cour à l’empereur ;

La seule rencontre d’une charrette de grain rend à l’instant ses lèvres humides2.

Il voudrait bien être gouverneur dans le pays de la source du vin3

                                       

              

 En une journée, le ministre Li-ti-chy dépense joyeusement dix mille tsien4.

Il boit comme une longue baleine, il avalerait cent rivières ;

La tasse en main, il proclame qu’il aime le vin très pur, mais qu’il évite avec soin le vin douteux5.     

                               

 

                        

 

 

Tsoung-tchi, dans sa jeunesse, était d’une beauté remarquable ;

Il regardait, en buvant, l’azur du ciel, et montrait le blanc de ses yeux ;

Ensuite on eût dit un grand arbre de jade, battu et incliné par le vent.

 Sou-tsin, devant l’image de Bouddha, garde un jeûne des plus sévères ;

Mais quand il commence à boire, il oublie la doctrine et le couvent.

                                                      

                                  

Sous l’influence d’une seule mesure de vin, Li-taï-pé produit aussitôt cent pièces de vers.

Un soir qu’il sommeillait à demi, au fond d’une taverne de Tchang-ngan,

L’empereur le fit appeler pour se promener avec lui en bateau. Li-taï-pé s’y refusa.

« Dites à l’empereur, répondit-il, que son sujet est un immortel dans le vin. »  

                                                                      

                                                                                                                                                                  

 Tchang-hio, dès qu’il a bu trois tasses, devient vraiment le dieu du pinceau6 ;

Il ôte fièrement son bonnet, sans se soucier des rois ni des princes7 ;

L’inspiration guidant sa main, les caractères descendent sur le papier, légers comme des nuages de fumée.

 

                                                                          

 Il faut cinq grandes mesures à Tsiao-soui pour porter sa verve à son comble ;

Mais il devient alors d’une éloquence à jeter ses convives dans la stupeur.

 

                                              

1. Les huit personnages, qui se donnaient eux-mêmes ce titre, formaient une association analogue à celle qui fut connue chez nous sous le nom de Caveau. « Il y avait alors à la Cour, dit le père Amiot qui parle des Immortels dans le vin dans une notice sur Li-taï-pé, huit hommes de lettres qui se distinguaient des autres par leurs débauches de table ainsi que par leurs talents ; à leur tête étaient Ho-tchi-tchang et Li-taï-pé. Ils se réunissaient de temps en temps, se mettaient à table, buvaient et faisaient des vers. Comme leurs inclinations étaient à peu près les mêmes, ils prirent un nom en commun et se firent appeler tsieou tchoung pa hien (les huit immortels dans le vin) ; c’est comme nous dirions en français les huit sages de la bouteille. »

Ho-tchi-tchang, le président de cette réunion, était membre de l’Académie des Han-lin, c’est-à-dire parvenu au plus haut grade littéraire que puisse ambitionner un érudit.

Thou-fou vivait dans l’intimité de toute la bande, mais il n’était point lui-même assez buveur pour en faire partie.

2. Le grain sert, en Chine, à faire du vin ; voir plus haut n. 3, p.205.

Le prince de Yu-yang était un neveu de l’empereur, que son oncle traitait avec beaucoup d’indulgence.

3. Le pays de la source du vin était un district du Chen-si, auquel on avait donné ce surnom, dit un commentaire, à cause d’une source, sans doute minérale, dont la saveur était piquante comme celle du vin. Le jeu de mots est du reste le même en chinois qu’en français.

4. Le tsien est la dixième partie d’un leang (toutes les mesures chinoises sont décimales).

Le leang, qu’il a plu aux Européens d’appeler taël, est l’unité à laquelle tout se rapporte pour établir les comptes et la valeur des choses. C’est une once d’argent très fin d’un huitième plus forte que l’once de l’ancienne livre française. Elle pèse 9 gros, ancienne mesure, soit 34,41 grammes. Sa valeur, qui subit des variations suivant le taux du change, est en moyenne de 8 francs. Le tsien représente donc à peu près 80 centimes.

5. Cette phrase renferme un triple jeu de mots intraduisible, qui m’oblige à ne rendre que très imparfaitement le sens du texte. Les expressions ching et hien, auxquelles Thou-fou donne ici une extension plaisante dans sa langue, en les appliquant à deux qualités de vin, ne s’emploient d’ordinaire en chinois que pour marquer le superlatif et le comparatif de la perfection morale, de sorte qu’on approcherait du sens littéral si l’on disait en français : Il voulait du vin parfait et ne se contentait point de vin sage. D’autre part, les mots ching tsieou (vin parfait) s’entendaient également du vin limpide, et les mots hien tsieou (vin sage) du vin faible et mal clarifié.

6. Savoir tracer élégamment les caractères de l’écriture est, aux yeux des Chinois, un mérite précieux par lui-même. On sait que ces caractères se tracent avec un pinceau.

7. Les règles de la politesse chinoise prescrivent absolument le contraire de ce qu’on observe en Europe à l’égard du chapeau. Se découvrir devant quelqu’un, équivaut à ce que serait chez nous garder son chapeau sur sa tête.

 

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16 septembre 2006 6 16 /09 /septembre /2006 12:39

 (Sur la Montagne Pourpre , Zijing Mountain , une photo désormais mythique...

A Nan-king (Poème de Li Bai )

Toi qui vis tour à tour grandir et périr six royaumes 1,

Je veux, en buvant trois tasses, t’offrir aujourd’hui quelques vers.

                                                          (La légendaire Hunan Road version  aquarelle)                           

Tes jardins sont moins grands que ceux du pays de Thsin2,

Mais tes collines sont belles, comme celles de Lo-yang3 au sol montagneux.

                                                            

                                    (Les aventuriers en vadrouille : Camille , Sabine , Moi-même ,Tho, Djiao )                     

 

 

 

 

 

                                                        (La légendaire Hunan Road version pastelle ) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici fut la demeure antique du roi de Ou4. L’herbe fleurit en paix sur ses ruines.

Là, ce profond palais des Tsin5, somptueux jadis et redouté.     La légendaire Hunan Road , version BD)

 

                                                                

                                                     ( En route vers le musée de Nankin... ) 

Tout cela est à jamais fini, tout s’écoule à la fois, les événements et les hommes,

Comme ces flots incessants du Yang-tseu-kiang, qui vont se perdre dans la mer6.

                                                                                                                        

 

               ( La salle des profs de L'Alliance. Patrice , Julie , Claire )                                                                          

                                               

       

                            Vue de ma fenêtre . Mon Boui-Boui préféré , mon vélo , mes sièges .

 

1. Nan-king fut successivement la capitale du royaume de Ou, et des dynasties des Tsin, des Soung, des Tsi, des Liang et des Tchin.

2. L’ancien pays de Thsin forme aujourd’hui le Chen-si.

3. Ville célèbre du Ho-nân, qui fut aussi la capitale de l’Empire, sous les derniers Tcheou ; aujourd’hui Khaï-foung-fou.

4. Le royaume de Ou, le premier qui ait eu Nan-king pour capitale, comprenait une partie du Kian-nân, et s’étendait aussi dans le Tché-kiang et le Kiang-si. Il fut conquis par le fondateur de la dynastie des Tsin, en 280.

5. Ne pas confondre la dynastie des Tsin, fondée par Vou-ti l’an 265 de notre ère, avec celle des Thsin, qui régnait au IIIe siècle av. J.-C., et à laquelle appartient le fameux Thsin-chi-hoang-ti, l’incendiaire des livres.

6. Le Yang-tseu-kiang, appelé par les Européens fleuve Bleu, est désigné par les Chinois sous le nom de Ta-kiang (Grand Fleuve), au-dessus de Nan-king, et sous celui de Yang-tseu-kiang (fleuve Fils de la mer), depuis Nan-king jusqu’à la mer.

 

Le jardin du Mont de Fraîcheur, version Lotus BLEU.

 

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