Nobles ou de condition obscure, les hommes, quel que soit leur rang,
Ne franchissent le seuil de leur porte que pour être assaillis de mille tracas.
Celui-là seul qui dégage son cœur de toute influence extérieure,
Se complaît dans la solitude, et sait en apprécier le bienfait.
(Big brother est taoiste and he IS WATCHING YOU !!! Ca c'est pas de Wei Yingwu mais mais de moi ! Ah mais ... !)
La pluie vient le matin et s’arrête le soir, sans que j’en aie connaissance,
Et la verdure naît au printemps sans attirer mon attention.
Sortie des ombres de la nuit, la montagne a déjà repris les teintes brillantes de l’aurore ;
Sans les petits oiseaux qui chantent autour de ma demeure, je ne m’en serais pas même aperçu.
( Vera , les teintes brillantes de l'aurore pourquoi pas ? Bisous Véra ! Aya ! )
Parfois je m’entretiens, assis près d’un bonze tao-sse,
Parfois je chemine côte à côte avec un pauvre bûcheron.
C’est un instinct puissant qui m’attire ainsi vers les pauvres et les faibles,
Et non l’orgueilleuse pensée d’affecter le mépris des grandeurs.
Je n'ai cheminé ni prés d'un bucheron ni prés de pauvres et de faibles à Nankin , par contre j'ai beaucoup discuté avec cet étrange bonze fou et philosophe (mais est-ce si incompatible ?) répondant au nom si étrange de Tho (mais pourquoi étrange aprés tout ? François c'est bizarre pour un chinois aussi quelque part...) . Discussions le plus souvent axées sur la philosophie, la littérature et la culture chinoise et occidentale (études comparatives , discussions endiablées sur , en vrac le Confucianisme, François Jullien, Lao-Tseu, Jean Paul Sartre , j'en passe et des meilleurs ou des pires parfois ....) mais aussi plus curieusement sur les valeurs esthétiques et thérapeutiques de ces boissons médicinales et exotiques propre à nos pays respectifs (qui donnent la migraine et font vomir certaines âmes sensibles peu habituées à ce genre de breuvage) presque universelles et que l'on appelle plus communément ..."alcools" comme le montre cette série de photos où ce cher ami goûte pour la première fois de sa vie à du ...Ricard ! (A consommer avec modération). Un grand moment de rencontre franco-chinoise.
1. Voici comment cette pièce est paraphrasée par un commentateur chinois :
« Le sujet de cette pièce est l’éloge de la solitude. Le poète établit d’abord que les hommes de tout rang et de toute condition sont généralement incapables de vivre dans l’isolement. Les grands, à la Cour, se tourmentent pour acquérir des honneurs et de la renommée ; les petits, au marché, se tourmentent pour acquérir des profits. Tous les hommes sont donc tourmentés d’une préoccupation quelconque, et par cela même ne sauraient demeurer enfermés chez eux. Tous sont influencés, entraînés par l’action des choses extérieures ; ils ne peuvent s’en dégager, et c’est pourquoi ils ne sauraient apprécier le bienfait de la solitude. Oey (l’auteur de la pièce) est un disciple du Tao. Comme, intérieurement, il n’a rien qui le préoccupe, à l’extérieur il n’est rien non plus qui attire son attention, et lui seul peut apprécier le bienfait de la solitude. Que la pluie vienne, alors qu’il est dans sa cabane, elle passe sans qu’il s’en soit même aperçu. Les plantes naissent au printemps, mais comment s’en apercevrait-il, lui qui oublie sa propre existence ? Il repose son cœur et ne s’intéresse à rien. »