Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

24 septembre 2006 7 24 /09 /septembre /2006 22:30

 

Le vieillard de Chao-ling (Du Fu)

Le vieillard de Chao-ling, étouffant ses lamentations, pleurait1 ;

Au retour du printemps, caché sous des habits grossiers, il parcourait lentement les bords sinueux de la rivière Kio.

Hélas ! murmurait-il, elles sont fermées les mille portes du palais, qui se mire dans cette eau limpide2.

Les jeunes saules et les roseaux de l’année, pour qui verdiront-ils maintenant ?

 

Autrefois, dans ce jardin du Sud, on voyait flotter l’étendard du souverain ;

Tout ce que produit la nature s’y parait à l’envi de ses plus belles couleurs.

Là, résidait celle que l’amour du premier des hommes avait faite la première des femmes,

Celle qui prenait place sur le char impérial, aux promenades des beaux jours3.

 

Devant le char, se tenait la gracieuse escorte des jeunes filles armées d’arcs et de flèches4,

Montées sur des chevaux blancs qui piaffaient en rongeant leur frein d’or ;

Elles retournaient gaiement la tête, lançaient des flèches jusqu’aux nues,

Et riaient, et poussaient des cris joyeux, quand un oiseau tombait victime de leur adresse.

 

Où sont maintenant les prunelles brillantes, où sont les dents blanches de la favorite ?

Son âme, souillée de sang, a quitté son beau corps pour n’y plus revenir.

Peut-être les flots silencieux qui coulent vers l’Est ont-ils vu celui qui la pleure ;

Mais, du fond de ces défilés et de ces vallées, qui nous dira ce qu’il est devenu5 ?

 

De telles douleurs arrachent des larmes à tout homme dont le cœur n’est pas insensible.

Hélas ! le règne de ces jardins verdoyants et fleuris est-il donc fini pour toujours ?

Chaque soir, s’abattent sur la ville des nuages de poussière soulevés par les cavaliers tartares.

Tel est le trouble de mon esprit que je pensais aller au Sud et j’ai marché vers le Nord.

1. Chao-ling, nom de lieu qui signifie littéralement la petite colline, était l’endroit où demeurait Thou-fou. Il se désigne lui-même par cette expression le vieillard de Chao-ling, bien qu’il n’eût guère alors plus de quarante ans. Sans doute il y a là l’intention de laisser entendre que les malheurs publics, auxquels il assiste, l’ont vieilli avant l’âge ; mais d’autre part, ce sera peut-être ici l’occasion de placer cette remarque que l’arrivée de l’âge mûr et des chevaux blancs n’est point, dans les mœurs chinoises, une période que l’on cherche à dissimuler. L’absence de relations sociales entre les deux sexes, la polygamie, la profonde déférence pour les aînés, les privilèges de toute sorte dont les institutions entourent la vieillesse la font envisager à la Chine sous un tout autre point de vue que partout ailleurs.

2. C’était le palais de Tchao-yang, résidence impériale voisine de Tchang-ngan, dont il a déjà été question plus d’une fois dans ce recueil. Hiouan-tsoung venait de se retirer dans le Hou-kouang, abandonnant sa capitale à la rébellion victorieuse du Tartare Ngan-lo-chan. Thou-fou, du reste, ne tarda guère à s’éloigner lui-même de ces lieux désolés.

3. Il s’agit de la favorite Taï-tsun, à laquelle Li-taï-pé avait dédié les Strophes improvisées que j’ai données plus haut, et dont la fin tragique est racontée plus loin dans les notes de la pièce intitulée Ma-oey, par Li-chang-yn.

4. En temps de paix et dans leurs excursions de plaisir, les anciens empereurs de la Chine avaient une garde à cheval composée de jeunes filles, choisies parmi le personnel innombrable de leurs palais.

5. L’empereur, pour s’enfoncer dans l’ancien pays de Chou, dut passer par la ville de Han-tchoung et s’engager dans des défilés, en traversant le pont de Pen-kiao, jeté sur le fleuve Oey. Thou-fou ignorait ce qu’il était devenu depuis les événements de Ma-oey, auxquels il vient d’être fait allusion. Les deux derniers vers de cette strophe sont remplis de noms géographiques que je n’ai pas cru devoir faire entrer dans la version française, m’attachant plutôt ici à faire ressortir l’idée principale.

                                                                              

 Ma première rue chinoise "Gulouxincun"

Le ptit déj c'était là que je le prenais

Ce mur , pendant un an il m'a intrigué , fasciné , chaque matin , à l'angle de ma rue...Xi Qiao

Ce cinéma aussi sur le quartier Xinjieko, il m'a fasciné. Ils y jouaient des films fantastiques étranges, le dernier star war (en chinois ! pas terrible même en français d'ailleurs). Bons souvenirs de cette salle.

 

 

 

Le quartier Xinjieko , complètement surréaliste. La Chine en plein ultra-libéralisme (ci dessus une pub pour Pizza Hut). Il y avait quelque chose de japonais là dedans. En tout cas de l'idée que je me faisais du japon . Moi qui rêvai d'aller à Tokyo , j'étais servi. Au fond , la Chine prenant le rythme de l'économie de marché serait une chine ressemblant de plus en plus au Japon.Puisque se calquant sur son modèle , evidemment....

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents